LE GRENIER D' ITAF

 

Hayao MIYAZAKI

 

Hayao Miyazaki est né à Tokyo en 1941. A la fin de la guerre, sa famille quitte Tokyo, alors en proie aux bombardements américains, et s'installe à Utsunomiya, à quelques kilomètres de la capitale : nombre de souvenirs de cette époque, notamment la maison où il passe son enfance, nourriront ses films ultérieurs comme Mon voisin Totoro. Habité dès l'enfance par une passion pour les engins volants, (son père dirige une entreprise de construction aéronautique), le petit Hayao en gardera un goût proncé qui prendra forme dans chacun de ses films. Et le jeune homme vise déjà à faire du dessin sa profession quand, en 1958, il découvre le premier long métrage d'animation réalisé par la Toei : Le serpent blanc. A son entrée dans une université de Tokyo, l'année suivante, il opte pour la section économie, la plus à même de lui laisser, pendant quatre ans, le loisir de perfectionner son dessin par un travail passionné, et de participer aux travaux d'un cercle d'études sur la littérature pour enfants. En 1963, Miyazaki entre à la Toei, où son acharnement créatif et son volume de travail le distinguent rapidement. Il y rencontrera Yasuo Otsuka et Isao Takahata, deux responsables syndicalistes auxquels il se joint pour faire front à l'hostilité grandissante de la direction du studio. Mais l'art n'est pas en reste, et Miyazaki prend part à la réalisation du premier long de Takahata, Les aventures de Hols, prince du soleil. En 1971, Miyazaki et Takahata quittent la Toei pour le studio A Production. Ils y réalisent les deux courts métrages très remarqués de Panda kopanda (1972/1973). Passés chez Nippon Animation, la paire réalise la série animée "Heidi", sous la bannière, bien connue des téléspectateurs, des “Œuvres classiques du monde entier”. C'est au cours de cette période que Miyazaki fait ses débuts à la mise en scène avec la série "Conan, le fils du futur", première série animée diffusée sur la prestigieuse chaîne NHK. Quittant Nippon Animation pour Telecom Animation, Takahata et Miyazaki s'attèlent bientôt sur un nouveau long, Rupan sensei, : Kariosuturo no shiro, déclinant les aventures d'un personnage qu'il ont déjà animé ensemble une demi-douzaine d'années auparavant : Lupin, sorte d'héritier dénaturé de notre Arsène Lupin national. Première réalisation de Miyazaki pour le cinéma, le film est un chef-d'œuvre qui intègre d'éclatants hommages au cinéma français et russe. Miyazaki continue par la suite de travailler pour la télévision (la série "Sherlock Holmes"), revient au cinéma mais se voit contraint d'abandonner son ambitieux projet Little Nemo, et se consacre un temps à l'édition de bandes dessinées. Son personnage, Nausicaä, sera l'héroïne de son film suivant, Kaze no tani no Naushika (Nausicaä de la Vallée du vent). un personnage inspiré de la littérature de Frank Herbert, depuis devenue le symbole d'une œuvre novatrice, porteuse d'un message d'appel à la protection de la nature. Le succès du film permet, en 1985, la création du studio Ghibli (d'après un terme italien désignant un vent du désert). Le premier film réalise dans ce cadre, Tenki no Shiro Rapyuta (Laputa, le chateau du ciel) est librement inspiré d'un chapitre des "Voyages de Gulliver", de Swift. En 1988, Mon voisin Totoro, récemment sorti sur les écrans français (après près de dix années dans les tiroirs des distributeurs) représente un nouveau défi avec la représentation de son propre pays et le choix de laisser primer sur toute intrigue la description lente et sereine du quotidien d'un monde, à travers le regard de deux petites filles qui idéalisent leur mère malade à travers des animaux magiques cachés dans la forêt. Sommet de l'art de l'animation, Mon voisin Totoro marquera durablement les consciences japonaises. Enfin, en 1992, Porco Rosso, projet personnel pour une réalisation intimiste (les aventures d'un cochon aviateur pendant la guerre de 39-45) sort sur les écrans du monde entier, dont la France. C'est la reconnaissance (tardive) pour le maître de l'animation japonaise, qui sera définitivement couronné, en son pays tout d'abord, avec Princesse Mononoké, qui a battu tous les records d'affluence au Japon, lors de sa sortie en juillet 1997 (près de cent cinquante millions de dollars de recettes de par le monde).? Le voyage de Chihiro, nouvelle balade entre monde réel et univers parallèles, a déjà ramassé plus de deux cents millions de dollars au box-office japonais, couronnant une fois de plus l'immense talent, à la fois visionnaire et fidèle à la culture ancestrale japonaise, de Hayao Miyazaki. Et c'est ensuite avec l'adaptation du roman de Diana Wynne Jones, Le château ambulant, l'histoire d'une petite fille transformée en vieille dame, que le maître nous fait à nouveau montre de son talent et de sa poésie. Un régal. En attendant d'autres merveilles, on pourra donc en ce moment découvrir sur grand écran Nausicaä de la vallée du vent, son chef-d'œuvre de 1984.

 

(Cliquez sur l'image pour découvrir sa filmographie)

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